Gemini et Coinbase seraient les prochains à obtenir leur licence MiCA
Les plateformes Gemini et Coinbase devraient très bientôt décrocher leur licence européenne sous le règlement MiCA, via Malte et le Luxembourg. Si ces feu-verts ouvrent à deux géants l’accès aux 27 États membres, ils ravivent aussi les tensions entre autorités de régulation, inquiètes d’une « course à la baisse » des exigences.

Gemini et Coinbase, bientôt opérateurs à l’échelle de l’Union
Le contexte réglementaire des cryptomonnaies en Europe est en constante évolution. Le règlement MiCA (Markets in Crypto-Assets), entré en vigueur en 2024, permet désormais aux pays membres de délivrer une licence unique à effet « passeport européen ». Celle-ci autorise l’exploitation dans l’ensemble des 27 pays de l’Union, à condition d’obtenir un agrément national.
Selon des sources proches du dossier relayées par Reuters, la plateforme Gemini, fondée par les jumeaux milliardaires Cameron et Tyler Winklevoss, est sur le point d’être agréée par Malte. L’exchange finaliserait son dossier CASP et tablerait sur une validation « dans les prochaines semaines ». Déjà, l’archipel avait approuvé OKX et Crypto.com, citant son « expérience de supervision depuis 2018 » pour justifier un traitement « accéléré ».
De son côté, Coinbase, déjà géant coté aux États-Unis et récemment entré au S&P 500, attend une autorisation de la CSSF luxembourgeoise. L’exchange, qui emploie 200 personnes en Europe, promet de recruter plus de 20 collaborateurs supplémentaires sur place d’ici fin 2025 pour « satisfaire à une juridiction de haut niveau ».
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Avec ces licences, Gemini et Coinbase pourront étendre leurs services, comme l’achat, la vente, la conservation et les transactions en bitcoin, ether, USDT et autres cryptomonnaies à l’échelle européenne. C’est un pas décisif pour renforcer leur présence dans l’UE.
Une « course à la baisse » qui inquiète ESMA et l’AMF
Mais cette vague d’agréments rapides inquiète plusieurs régulateurs européens. Certains dénoncent une forme « d'arbitrage réglementaire » ou de « forum shopping », ce qui signifie qu'une entreprise choisit un pays avec une régulation plus souple ou plus rapide pour obtenir une autorisation, même si ce pays n’est pas son principal marché.
Lors de réunions à huis clos, plusieurs superviseurs – dont l’Autorité des marchés financiers française – ont déclaré redouter « une course à la baisse » si certaines places délivrent trop vite le précieux sésame. De son côté, l’Autorité européenne des marchés financiers (ESMA) planche sur un rapport d’audit du processus maltais. Mais l'AMF a alerté publiquement sur les limites du pouvoir de l’ESMA, qui ne peut pas s’opposer directement à une licence nationale.
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Pour Marie-Anne Barbat-Layani, présidente de l’AMF, l’enjeu est clair : « L’attractivité ne doit pas se faire au détriment de la protection des investisseurs ». En coulisse, certains responsables voient aussi dans la critique de Malte un calcul « d’intérêt propre » pour retenir les géants sur leurs terres.
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Comment accepter les agréments émis dans des États où les effectifs de supervision sont limités ?
Pour rappel, le marché crypto mondial est estimé à environ 3 300 milliards de dollars. Harmoniser 27 régulateurs reste un exercice d’équilibriste.
Source : Reuters
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